• Abscense invisible.
    Déchirure.
    Je l'admirais mais il n'était que chimère, un fantôme, la paleur d'un siècle de tempête.
    Rien qu'un étrange songe qui disparait à la lueur du crépuscule.
    Il n'était que le faible espoir dans lequel j'effleurais ma sinistre délivrance.
    Une bulle d'éther chassant la vile plénitude, la cruelle solitude de ce noble océan entouré de terres gastes de richesses.
    A l'heure où s'eteindront les étoiles du firmament, lorsque sonnera le glas de l'oraison, alors je partirais, voguant vers l'horizon, vers d'autres latitudes , dans le sommeil d'une nef  toutes voiles tendues.
    Et peut être qu'un jour, lorsque le vent rapportera les échos du silence, je reviendrais portant fièrement ma bannière  sur une épave par le temps et la froide écume éprouvée.
    Mes cendres s'envoleront alors avec la brise de l'automne parmis les lambeaux des nuages de coton, balayant les vertes collines, sillonant les sombres forêts d'un continent en ruine.
    Et seulement après seront exorcisés les pauvres fantômes de mon passé.

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  •                    Tout à l'heure,j'ai fait le récit dans mon journal de rêves d'un des rêves les plus saisissant qu'il m'est été donné de faire.Et tout en décrivant l'atmosphère qui y règnait,je ne pouvais empêcher mes larmes de couler.Ma vue se brouillait,ces larmes tombaient sur ma feuille et noyaient l'encre des mots de mon récit.C'était comme si,malgré le fait que je veuille en garder une trace,quelque chose cherchait à l'effacer,à effacer ces mots si chers destinés à ne pas me le faire oublier.J'épongeai les gouttes d'eau sur ma feuille à l'aide d'un mouchoir mais les mots avaient déja disparu.

    Ces rêves sont pour moi une véritable richesse,il n'y a que dans mes rêves que je parviens à me retrouver.Pour moi ils ne sont pas communs,ce sont des mondes que j'invente,où je me réfugie,où le ciel est souvent gris et les arbres toujours en automne et où les vieux châteaux et les vieilles histoires existent réellement.
    Je préfere vivre dans ce monde de chimères.La réalité est trop amère et âpre,trop dure et brutale.
    Notre esprit ne peut rien y créer et en subit seulement les naufrages.
    Si tu savais comme la réalité me blesse.Comment pourrait-on vivre de manière heureuse dans ce monde alors qu'à tout moment pèse sur nous la griffe du destin qui au moindre faux pas nous lacère les épaules et nous fait trébucher?

    Je vais te raconter un de mes rêves qui en fait n'est qu'un tableau,une esquisse d'un paysage.
    Dans ce rêve je me trouve sur un chemin pavé de briques jaunes.Le spectacle qui s'offre à moi est époustoufflant:le ciel est presque noir tant les nuages sont épais,l'orage menace d'éclater à tout moment,un vent violent balaye mon visage ainsi que les arbres alentours,les feuilles tourbillonnent dans les airs et s'effritent au vent.
    Je suis dans une sorte de vallée,encaissée entre des montagnes qui se dressent de part et d'autre d'une grande étendue d'eau.C'est un lac,un gigantesque lac artificiel s'étendant à mes pieds.Il est si vaste et si profond que mon regard ne parvient pas à en percer les eaux sombres,presque noires.L'eau stagne à sa surface et s'irise de ridules à chaque bourrasque de vent.
    Le lac est bordé de pavés jaunes qui forment à certains endroits des paliers donnant naissance à de petites chutes d'eau où bascule cette sinistre eau noire.  Le plus saisissant de tout ce spectacle,ce sont les cinq châteaux qui se dressent à l'aplomb des montagnes tout autour du lac.Ce sont de vieux châteaux,que le lierre et la pluie ont rongé et que le temps a cru bon de laisser debout tels des ruines d'un âge révolu.Les rares fenêtres visibles de l'endroit où je me trouve,reflètent la noirceur du ciel.
    Un de ces châteaux m'intrigue plus que les autres.Il se dresse,menaçant,effrayant,sur la rive opposée du lac.Mais pourtant,des cinq,seul celui ci retient mon attention.Une longue marche commence afin de s'en approcher.Une fois arrivée devant le château,je rencontre un pont.Ce petit pont qui se tient devant moi est jonchéde pierres jaunes qui contrastent de façon saisissante avec le milieu qui m'entoure où l'obscurité et le brouillard s'attardent.Une petite cascade fait entendre son bruissement et l'on perçoit l'écho du vent dans les joncs bordant l'eau.
    Les hautes fenêtres des tours de ce château de pierres grises m'intimident.Je m'imagine des ombres m'observant,tapis dérrière ces vitres impénétrables.Je me sens si seule,si étrangère à toute cette atmosphère.Mais ce malaise est quelque chose que j'aime ressentir,je me sens heureuse,si complète,je me sens moi-même.Je traverse le pont,lentement,un pied devant l'autre marchant vers l'inconnu,mais plus j'avance,plus la distance qu'il me reste à parcourir augmente et le pont semble s'allonger.Je commence à paniquer et me met à courir.Je trébuche.Et tombe.
    Lorsque je me relève,les paumes de mes mains sont en sang et je me trouve devant la lourde porte en bois forgée de la bâtisse.Une pression de l'èpaule sur la porte et étonamment,elle cède livrant passage à une nuée d'air vicié et de poussières.Apparamment,cela faisait longtemps que cette porte n'avait été ouverte.
    Je m'asseoie devant cette porte entre-ouverte et hésite à entrer.Ce n'est pas le crainte qui me retient mais juste un profond respect pour ces lieux,un respest que je ne pourrais expliquer mais qui me lie à cette endroit.Après un temps de réflexion,je ne peux me décider à franchir le seuil et je referme la porte.Je tourne le dos à cette sombre ruine et m'éloigne,sans regards en arrière,vers le pont.Une fois sur le pont,j'aperçoie,de l'autre côté,un cheval blanc,une longue crinière au vent,il commence à avancer vers moi.Puis il s'arrête.Tout à coup,il me charge.J'ai à peine le temps de sauter sur le parapet du pont que je sens me frôler la bête en furie qui continue sa course folle jusqu'à disparaître dans la brume.Je suis de nouveau seule,il n'y a pas âme qui vive à la ronde.Pas d'animal,rien.

    Ce monde tout à coup me parait figé,ce lac est bien trop sombre et calme.Je commence à suffoquer.Je me met à hurler.L'échos de ma voix se heurte aux montagnes et ce son résonne dans toute la vallée.Mes yeux se brouillent et les larmes se mettent à couler abondamment.Je pleure à genoux pendant un long moment,m'écorchant les genoux sur les pavés.
    Puis épuisée,je finis par m'endormir au milieu de ce pont,près de ce château,de ce lac,à l'ombre de ces montagnes,et sous ce ciel anthracite.

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  • Le 15 Juin 2005
    A M*******

    Si mes calculs sont bons,tu devrais recevoir cette lettre à ton retour de Waterloo.
    Je voulais te dire que je suis désolée, sincèrement désolée. Encore une fois la culpabilité me ronge et je ne sais plus vers qui me tourner. Cela doit être réconfortant quelque part de se dire que l'on peut toujours se tourner vers Dieu.
    Est-ce trop tard? Oui, sûrement car je sais que malgré tous les efforts que je pourrais faire, ma foi ne sera jamais sincère.
    Je croyais que tu comprendrais,je pensais que ne faisant pas parti de cette époque, tu ne croirais pas aux caprices  d'une enfant trop gâtée.
    Une enfant trop gâtée, est ce tout ce que je suis à tes yeux?
    Et bien tu te trompes.
    Oublie moi,oublie tout ce que j'ai pu te dire, oublie.


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  • En cette triste journée d'autome, les feuilles de marroniers éparses sur les allées du Père Lachaise, les pelouses vertes impecablement tondues, les buis bien taillés, tout semble figé dans ce carré de grisaille et de pierres vieillies. Sur un banc à l'ombre d'un arbre, une vieille femme blonde avec un accent anglais, lit un roman d'un auteur mort depuis des siècles, son oeuvre à traversé le temps, ironie funeste alors qu'il se trouve couché à quelques pas d'ici.
    Les passants, curieux , voyeurs morbides ou nécrophiles, s'attardent le long de cette procession de noms sans fin.
    Famille Le Jeune, famille Luck, famille Cottin... tant de noms couchés sur la pierre mais qui ne signifient plus rien.
    Visiter les cimetières est devenu une mode et le Père Lachaise est à la mort ce que Lacroix est à la mode.
    Certains y viennent pour flâner, se perdre, s'engouffrer au hasard dans les milliers d'allées de ce labyrinthe, s'arrêter sur quelques noms et prendre le temps de rêver, d'inventer des vies à ces épitaphes, de matérialiser l'immatériel.
    Les autres y viennent armés d'appareils photo, de caméras, le portable à la main, menés par leur guide.
    On les reconnait à leurs cartes qu'ils tiennent devant eux tout en marchant sans même jeter le moindre regard sur tous ces anonymes.
    Anglais, allemands, français, jeunes, vieux, qui aurait cru que ce lieu de mort déborderait un jour d'autant de vie?
    Père Lachaise, nécropole cosmopolite, attraction malsaine, lieu d'histoires et d'Histoire.

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  • Voici un petit texte écrit par une personne à laquelle je tiens énormement mais qui ne connait pas encore sa vraie valeur:





    Ce soir est un soir comme tant d'autres
    Bercé par le son d'une musique accoustique
    Je regarde ces murs vides
    Pas de photos, pas d'affiches
    Tout s'est envolé avec le temps
    Tout ce chemin parcouru
    Et aujourd'hui verser des larmes pour un oui, pour un non
    Le bonheur n'est pas au bout du chemin
    Il est comme ces rêves de gosses
    Jamais concrétisés
    Mais maintenant je suis avec toi
    Main dans la main
    Face à ce funeste destin.


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