• C'est une entrave suspendue, une bribe d'âme accroché par de légères mousselines brodées.
    Passé le garde fou, les bateaux ouvrent leurs étraves gracieuses où fleurissent de vibrantes escales, écrasées, projetées, sur la fenêtre vide du néant.
    Dansant sur le fil, les yeux de bienveillance azurée, Ariane joue à la bobine.
    Fragile est la lame qui s'effile le long de ses doux cheveux argents.
    Non loin, résonne le chant ardent de Thésée, à travers les cris d'agonies s'échappant du puit des Enfers.
    L'angoisse fige son coeur, son corps est livide.
    Phèdre attend devant son frêle reflet le retour de son amant écartelé et voit ainsi dans son miroir d'eau les pâles embruns de sa vie déchiquetée. Ses pleurs suant l'angoisse, elle reste figée.
    Son amant s'est lové au creux des roches saillantes, les membres démantelés. 
    Ainsi périt misérablement un souverain jadis si puissant.

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  • Il était environ sept heures du soir.
    Le soleil se couchait mais on ne pouvait le voir car une épaisse couche de nuages recouvrait l'horizon.
    Le ciel était zébré de temps à autre par de minces éclairs encore discrets.
    Le tonnerre n'était qu'un grondement lointain qui ne paraissait être que l'écho de quelques guerres anciennes.
    Et elle, elle était là. A bord d'une belle décapotable rouge roulant à travers un paysage qui avait quelque chose de très anglais: ce n'était que collines verdoyantes et ondulantes à perte de vue. La route serpentait le long de champs et de temps en temps, se dressait le long de la route, une vieille ferme ,une tour en ruine ou bien un grenier abandonné.
    Les cheveux au vent, elle se sentait libre, plus rien ne l'arretait.
    Au fil de la route, le front de l'orage se rapprochait. Et bientôt, il fût sur elle.
    Une averse s'abattit sur la voiture, elle était trempé de la tête au pied. Elle sentait les gouttes fouetter son visage, et laver ses larmes. Elle était entièrement mouillée mais cela n'importait plus.
    Bientôt le tonnerre devint assourdissant. Un éclair plus violent que tous les autres déchira le ciel .
    Et tout fût fini.Un arbre.Un crissement de pneu.Un vacarme de tôles froissées.Des éclats de verre volèrent.
    Fini.

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  • Il croit qu'il n'a jamais été aussi entouré de sa vie,et pourtant...Pourtant voilà,il est seul,seul.
    Seul,que ce mot l'angoisse,qu'il le torture.Rien que de le prononcer,sa peau s'hérisse,sa gorge se noue,un frisson lui parcourt l'échine,il pleure.
    Une larme roule sur sa joue pour se perdre et mourir aux coins de ses lèvres.Son petit goût salé le fait sourire.
    Quel est ce mal?Quel est cette chose qui le ronge?Pourquoi?Tant de questions posées aux étoiles mais qui n'ont pour réponses que le vent qui hurle.
    Rien ne l'effraie,si ce n'est d'être seul.Dès qu'il est seul,il s'empare de lui,le possède,il n'est plus lui même.
    Parfois il se demande si ce n'est pas le véritable lui,peut être est-il cet être décharné dont les pensées ne sont que chaos,dont les sentiments ne sont que haine et douleurs.Peut-être est ce bien lui?Ses pensées sont si confuses,est-ce de la folie?
    Il lutte,il lutte contre lui même.Oui,il est fou!
    Un tel doute le ronge,tant de questions le hantent qu'il n'est pas assez fort pour se relever.Alors il se laisse submerger et coule au fond de cette abysse où seuls les battements de son coeur lui rappellent qu'il existe.
    Il est encore jeune et libre,rien n'est perdu.Cependant,il demeure prisonnier de son esprit,toutes ces pensées sont une cage où il se meurt,où il pourrit.
    Il n'est plus rien.
    Les âges de cette terre se consument les uns après les autres,rien n'échappe au temps.
    Et pourtant,ses sentiments,eux, sont intemporels;Ce désespoir ne peut être celui d'une aussi jeune personne,aucun coeur ne peut être à ce point corrompu,aucun.
    Ce  mal vient d'ailleurs,mais il ne peut s'y soustraire,malgré tous les efforts qu'il fait,où qu'il soit,il le ronge,le torture,il souffre.
    Il préfererait mourir,mourir seul pourra être sa délivrance.Il délire tant son âme souffre.Mais il ne veut pas sombrer dans la folie,il n'est pas fou!!!
    Est-ce une maladie,qui putrifie tout ce qu'elle touche?Est-ce une maladie qui a fané l'innocence de sa jeunesse?
    Oui car la folie est une maladie,une graine de folie qui contamine ses songes les uns après les autres.
    Le désespoir où il est a corrompu le moindre de ses rêves,tout n'est désormais que poison.Les ronces ont envahis le jardin de fleur qu'etaient ses rêves.Ô douce espérance,où t'es tu échappée?Il n'espere plus rien.Ambition,désirs,tout n'est que ruines;Ruines d'un temps plus heureux,mais y en a-t-il vraiment jamais eu un?
    Douce mélancolie,doux regrets, bercez le jusqu'au matin!Vous qui empechiez son sommeil,il est à vous jusqu'à demain.Toute sa volonté n'est plus que néant.
    Il s'endort.


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