• Aucun signe, aucun panneau, aucune barrière. Rien ne prévient lorsque l'on passe la frontière.
    Et pourtant l'on ne peut plus revenir en arrière.
    Juste se retourner et contempler ce que l'on a quitté s'éloigner.Tout doucement. Lentement.
    Et on ignore qu'on les a perdu pour toujours.
    Rien ne peut jamais se retrouver à l'identique, tout n'est qu'une copie d'une copie d'une copie... qui à chaque fois perd de sa couleur et de sa valeur.
    On essaye, on se berce d'illusion en essayant de retrouver ce que l'on a perdu.
    Mais pourtant nous savons bien que la joie que l'on en tire n'est qu'une éphémère apparence.
    Les apparences! Que serions -nous sans elles?
    Et nous nous complaisons dans nos mensonges en fermant les yeux sur notre triste condition.


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  • "Un éclair,puis la nuit", son image ne me laisse pas en paix.
    Il n' était qu'une singulière rencontre au détour d'une allée de cimetière, le Julien Sorel de ma nostalgie, et pourtant.
    Pourtant, au milieu de cette allée, devant Colette, je songeais au passé, et m'impregnais de l'incroyable senteur d'un bouquet, posé là, devant moi, dont se dégageaient tout en discrétion, sans hâte, des traînes melliflues, des traces de violettes se faisant violence, fiancées à la capucine timide et au jasmin voilé.
    L'odeur des fleurs humides chauffées au soleil m'écoeurait un peu.

    C'est alors qu'il apparut sans s' être annoncé.
    Comme une âme hantant ces lieux.Mais il était bien réel.
    Peintre de sa profession et bohème dans son coeur.
    S'engagea alors une discussion sur tous les arts que ce monde possède. Nous décrivions les soies magenta et les cotons indigo d'une toile de Delacroix dont les incroyables reflets chatoyant dépassaient le sens strict de la réalité.
    Littérature, musique, peinture, histoire, pas un seul de ces sujets ne fut oublié.



    Puis le glas sonna, le cimetière fermait ses portes, et il me fallut le quitter.
    Chacune de ces secondes étaient un songe de plus, chaque instant m'éloignait un peu plus de la réalité.

    Je te retrouverai, un jour.


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  • Ses mots étaient passés à coté de moi sans m'atteindre,c'était il y a des années.
    Jamais je ne saurais lui pardonner. Lui pardonner de m'avoir laisser là, seule, pendant qu'il en faisait rire une autre.

    Du haut des fenêtres de mon coeur, j'observais ce monde qui me décevait jour après jour, ce monde devenu comme le Pacifique et que je laissais là, derrière moi, sur le quai, sous un papier de bonbon.

    Et aujourd'hui tout cela est-il en train de se reproduire?
    Cette fois-ci je ne le laisserais pas s'éloigner de moi, je refuse qu'il en fasse  rire une autre.
    Le passé blesse et rend craintif.
    Je crains de le perdre. Mais je ne peux m'empêcher de le pousser à s'éloigner.

    Triste paradoxe de ma vie. Rejetant tout ce qui m'est nécessaire. Mais jalousant tout ce que je n'ai pas.


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  • Le temps s'arrête lorsque je tient ces petites billes d'or ambré, petits bouts de rien.
    Et alors je reviens à cette après midi, à cette magnifique après midi de printemps dans ce jardin où le temps avait cru bon de ne pas filer.

    Je me revois déambulant dans ces allées à l'abandon, près de toutes ces ruines romantiques , à tes cotés.
    Nous avions des airs de Nerval et de Sylvie se promenant en pays Valois près de la forêt d'Ermenonville sur les traces de La Nouvelle Héloïse.
    Assise à l'ombre des cerisiers en fleur, c'est là que je les avais comme cueilli de l'écorce , ces petites billes de sève sèche odorante. Elles miroitaient comme l'ambre parmis les fleurs roses. Leur parfum était délicieux et il se mélangeait à celui des fleurs de cerisier.
    Tout l'air était envahi de ces senteurs printannières où se mêlait également l'odeur de la terre encore humide.
    Le vent jouait avec les corolles des fleurs qui se prenaient alors dans les mèches de mes cheveux.
    Une à une tu les  en avais retiré en me disant que le cerisier pourrait jalouser ma parure.
    Quel insouciance nous avions connu en cette après midi, rien ne laissait présager les sombres moments que nous allions traverser.

    Aujourd'hui il ne me reste de ce souvenir que l'amère tristesse que laisse un songe évanoui.
    J'étais l'Adrienne fantasque de tes extravagances mais aujourd'hui je ne suis plus que Sylvie.


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